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14 juillet 2013


L’agroécologie comme alternative à l’agriculture conventionnelle: point de vue venu d’Amérique Latine


Selon Carlos Molina Medrano, l’agriculture mondiale passe par une crise structurale sans précédent caractérisée par un niveau record de pauvreté rurale, de faim, de dégradation environnementale et exacerbée par le changement climatique ainsi que la crise énergétique et financière. 


Une nouvelle révolution verte est donc nécessaire, mais il ne s’agit pas de faire davantage de la même chose, à savoir amplifier encore plus le modèle actuel basé sur plus d’irrigation, de mécanisation, de semences améliorées, d’engrais et de produits phytosanitaires, mais plutôt de changer de paradigme. En Equateur, où Carlos Medrano enseigne à l’Universidad Luterana Salvadoreña, qui est probablement la seule université latino-américaine qui fasse une active promotion de l’agro-écologie, les chiffres officiels de production agricole montrent une régression du secteur qui est de plus en plus déficitaire et où les rendements sont en diminution.


A partir de ce constat, Molina Medrano propose comme alternative l’agro-écologie, une pratique basée sur les dernières connaissances scientifiques et qui trouve ses racines dans les pratiques et les connaissances ancestrales, s’appuie sur l’agriculture familiale, respecte la biodiversité et cherche constamment des réponses à la situation chaotique actuelle de l’agriculture tout en respectant la souveraineté alimentaire des populations concernées. Pour lui, la diversification des cultures prônée par l’agro-écologie est synonyme de résilience et une opportunité d’adaptation au changement climatique comme le démontre l’expérience de certains producteurs.




En France, où l’accroissement des rendements des principaux groupes de produits agricole subit un tassement (voir graphe ci-dessus) et où les conséquences tant écologiques que sanitaires du modèle agricole conventionnel illustrent la nécessité d’envisager une alternative, la récente décision du gouvernement de lancer une campagne pour «produire autrement» et de promotion de l’agriculture biologique va certainement dans le bon sens, bien qu’elle ne s’attaque pas de front aux inégalités qu’on observe entre producteurs et qu’elle néglige la remise en cause fondamentale de la relation des français avec l’agriculture en général et l’alimentation en particulier. C’est un travail qui reste à faire, tant en France qu’au niveau européen, et s’il est couronné de succès, il est certain qu’il aura un effet très positif au-delà des frontières mêmes de l’Union européenne.

 

Dernière actualisation:    juillet 2013

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