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Sommet des Nations Unies sur les Systèmes alimentaires

Pré-sommet, Rome, 26-28 juillet 2021


Qui décidera de ce que nous mangerons demain ?



par George-André Simon*



La semaine qui se termine a vu le déroulement, à Rome, du Pré-sommet sur les systèmes alimentaires. Au cours de cet événement, la plupart des participants n’ont cessé d’affirmer en chœur qu’il fallait changer de système alimentaire. Mais pour l’heure, l’accord ne s’est pas fait sur comment y parvenir de la meilleure façon et l’impression générale laissée par les débats est celui de la confusion et du désaccord.




Le contexte


Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies a invité les chefs d’état et de gouvernement à un sommet mondial sur les systèmes alimentaires dans le cadre de la Décennie d’action pour réaliser les objectifs du développement durable d’ici à 2030. Participeront également à ce sommet, des acteurs clefs des mondes de la science, des affaires, de la politique et de la santé avec des universitaires, des agriculteurs, des membres de communautés autochtones, des organisations de jeunes, des groupes de consommateurs, des militants écologistes et d’autres représentants de la société civile de manière générale.


Ce sommet se tiendra à New York en septembre 2021 dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU. Il devrait marquer le lancement de nouvelles initiatives pour progresser dans la réalisation de chacun des 17 objectifs du développement durable qui dépendent tous, à des degrés divers, de la mise en place de systèmes alimentaires plus sains, plus durables et plus équitables.


Destiné à éveiller le public mondial au fait que nous devons tous ensemble travailler à modifier la façon dont nous percevons, voyons, utilisons, produisons, consommons, transportons, modifions, préservons, vendons, achetons et préparons les aliments, ce Sommet s’adresse à tous les habitants de la planète.


Le sommet devait originalement avoir lieu en 2020 et a été postposé à cause de la pandémie. Ceci a permis de disposer d’une période inhabituellement longue de préparation. Cette longue période a offert à des milliers des personnes intéressées à travers le monde la possibilité de s’informer, d’étudier, de participer à des discussions, d’exprimer leur avis, de prendre connaissance de la position des autres, la pandémie, on le sait, ayant grandement facilité les contacts en ligne.


Le Secrétaire général a fixé quatre objectifs au sommet :


  1. 1.Produire des mesures concrètes ;

  2. 2.Sensibiliser et éclairer le débat public ;

  3. 3.Élaborer des principes pour orienter les gouvernements dans la mise en œuvre des mesures concrètes ;

  4. 4.Créer un système de suivi et d’examen de la mise en œuvre des mesures concrètes.


Une myriade d’acteurs, donc, ayant à traiter une grande diversité d’arguments et de problématiques interdépendants.


Qu’entend-on par « Systèmes alimentaires » ?


Louis Malassis, le fondateur de l’économie agroalimentaire fut un des premiers, en 1994, à définir le système alimentaire comme étant : « la manière dont les hommes s’organisent, dans l’espace et dans le temps, pour obtenir et consommer leur nourriture ». Plus récemment, on a parlé, en termes imagés de « de la fourche à la fourchette » ou « de la ferme à la table ».


Pour mieux comprendre la globalité du concept de système alimentaire, il est utile de se référer aux travaux menés par le service de recherche économique du ministère états-unien de l’Agriculture. Ces recherches ont permis la publication, en 2017, de ce qu’ils ont appelé le « Dollar alimentaire ».


Il s’agit de représenter la répartition d’une dépense alimentaire de 1 dollar parmi les différents secteurs du système alimentaire. Les données concernent les États-Unis et l’année 2015.



Source : ERS/USDA, 2017

télécharger l’image: Dollar_alimentaire.jpg


Une des premières informations qui saute aux yeux est le fait que moins de 9 pourcent des dépenses alimentaires vont au producteur agricole. Ceci implique donc que 91 pourcent des dépenses alimentaires sont destinés à d’autres composantes du système alimentaire. Il peut s’agir de la transformation des aliments ; du conditionnement et de l’emballage ; du transport ; du commerce en gros et du commerce de détail ; des divers services liés à l’alimentation et à sa distribution ; de l’énergie ; des finances et assurances ; de la publicité et d’autres secteurs encore.


On peut ainsi comprendre que le système alimentaire englobe toutes les activités qui nous permettent de nous nourrir. D’aucuns, récemment, ont également proposé d’y inclure les gaspillages alimentaires (et l’on sait que près d’un tiers de la nourriture produite sur terre est gaspillée), voire même la gestion des déchets alimentaires.


Le système alimentaire est donc plus complexe que ce qu’il paraît au premier abord et contrairement à ce qu’affirmait une participante au « pré-sommet » de Rome, la société n’est pas divisée en deux groupes : les producteurs et les consommateurs d’aliments.


Voilà près d’un siècle que l’on discute, au niveau mondial, de la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire


Ce sommet s’insère dans une série de réunions et de réflexions sur la faim, la sécurité alimentaire. Traditionnellement, je fais remonter les préoccupations sur la sécurité alimentaire mondiale aux travaux de la Société des Nations. Au début des années 1930, un membre de la Société des Nations (la Yougoslavie) notant l’importance de l’alimentation pour la santé proposa d’étudier la situation alimentaire des pays membres. En 1935, un rapport, préparé par des spécialistes en santé publique et en nutrition de la Division de la santé de la Ligue des Nations, insistait sur les graves problèmes alimentaires que connaissaient de nombreux pays. D’autres priorités plus économiques puis politiques et enfin la guerre ne permirent pas à la Ligue d’aller plus loin, mais elle avait toutefois noté la nécessité de produire plus d’aliments pour améliorer la santé et permettre le développement économique mentionnant l’importance du « mariage entre la santé et l’agriculture », une union qui ne s’est pas encore réalisée.


La création des Nations-Unies et en son sein de la FAO a eu pour conséquences de lier dans nos esprits la lutte contre la faim à l’augmentation de la production agricole pendant des décennies. Nous commençons enfin à en sortir. Et de fait, pendant plus d’un demi-siècle la production agricole mondiale a permis de nourrir des milliards d’individus additionnels. En 70 ans, de 1946 à 2016 nous avons nourri 5 milliards de personnes en plus.


Mais à quel prix ? À quel prix pour la planète et ceux qui la peuplent ?


Pour éradiquer la faim, produire ne suffit pas


Pendant des décennies, et avec raison au début, on nous a dit qu’il fallait augmenter la production agricole pour lutter contre la faim. Lorsque Amartya Sen, à la fin des années 70, expliqua que le manque de nourriture n’était pas la seule cause de la faim, mais que la pauvreté en était une autre, il fallut plusieurs années pour que son message passe, soit mis en pratique et plus d’années encore pour qu’il puisse venir l’expliquer à la FAO. D’aucuns pourtant avaient compris que son message pourrait être utilisé pour faire se déplacer un peu des fonds importants mobilisés pour lutter contre la faim du domaine agricole vers celui de la lutte à la pauvreté.


En plus de l’impossible mariage entre la santé et l’agriculture, les relations entre l’agriculture et la lutte contre la pauvreté n’étaient guère aisées. Que d’efforts entrepris pour aménager des réconciliations !


Rome étant reconnue comme la capitale mondiale de l’agriculture et aussi comme celle de la Sécurité alimentaire, de nombreux sommets mondiaux sur ces sujets ont eu lieu dans la capitale italienne, le plus souvent d’ailleurs à l’invitation des Nations-Unies et du gouvernement italien.


Cette fois, le Sommet aura lieu à New York, loin de Rome à qui, comme lot de consolation, on a offert d’organiser un « pré-sommet » qui a eu lieu du 26 au 28 juillet 2021.


Dans un monde où l’on produit trop de nourriture, dans un monde où l’on gaspille un tiers de l’alimentation produite il est devenu difficile d’argumenter qu’il faut augmenter la production d’aliments pour lutter contre la faim.


Par contre, les problématiques liées à l’alimentation touchent presque toutes les activités humaines et doivent être abordées de manière plus globale, indépendamment de l’agriculture.


Personne ne conteste le fait que l’agriculture soit une condition nécessaire à une bonne alimentation, mais on reconnaît qu’elle n’est pas une condition suffisante.


Dès 1996, le Sommet mondial de l’alimentation, qui s’était tenu à Rome, avait attiré l’attention sur ce point, en expliquant qu’une autre condition nécessaire, mais pas non plus suffisante est que les populations puissent avoir les ressources pour accéder à ces produits alimentaires et enfin que troisième condition nécessaire, mais pas suffisante il faut que les produits alimentaires soient de bonne qualité nutritive et répondent aux choix et habitudes des consommateurs. Si l’on ajoute que ces trois conditions doivent être permanente alors on a défini une situation qui peut s’appeler de sécurité alimentaire.


Mais ceci n’a pas suffi à ramener à la raison les avocats de l’augmentation de la production agricole.


Le rôle capital du Comité de la sécurité alimentaire mondiale


Lorsqu’en 2010 est créé, à Rome, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, on a assisté à la naissance d’une approche plus multidisciplinaire. Ce Comité et son Groupe d’Experts de Haut-Niveau en Sécurité alimentaire (HLPE) ont abattu un travail incroyable permettant une avancée notable des connaissances scientifiques et politiques dans le domaine de la sécurité alimentaire.


Le Groupe d’experts de haut niveau en Sécurité alimentaire a produit 16 rapports approuvés par le Comité de la Sécurité alimentaire mondiale. Plusieurs d’entre eux ont donné lieu à la création et à l’approbation de directives pratiques destinées à faciliter la mise en œuvre par les gouvernements des recommandations approuvées par le Comité.


Ces rapports ont traité de nombreux thèmes relatifs à la Sécurité alimentaire : les prix, le foncier, l’agroécologie, les petites entreprises agricoles, les pêches, l’élevage, les forêts, mais aussi le changement climatique, la protection sociale, les biocarburants, les gaspillages alimentaires, l’eau, la nutrition, les jeunes et enfin d’une vision globale à l’horizon 2030. Autant de thèmes qui se retrouvent en première ligne des discussions préparatoires au sommet de septembre 2021.


Le savoir étant disponible et souvent les directives pour utiliser ce savoir étant également définie, l’heure est venue, comme l’ont répété inlassablement tant de participants au « pré-sommet » de Rome, de passer à l’action.


Or l’action recommandée ne consiste plus à satisfaire l’agro-industrie internationale en invitant à investir pour augmenter la production agricole. Les actions recommandées impliquent un grand courage politique, une redistribution des revenus, œuvre délicate en période de croissance faible, voire négative.


Des manoeuvres dilatoires pour éviter d’agir et sauvegarder des intérêts en place ?


Certains sont donc tentés, suivant un schéma finalement assez classique dans les relations internationales, de profiter de l’occasion du Sommet pour affirmer qu’il faut reprendre les réflexions à zéro dans un cadre différent et, pourquoi pas, créer un nouveau « machin » comme eût dit le Général de Gaulle, qui puisse recommencer une réflexion. Ceci serait une excuse bienvenue pour justifier de devoir attendre ce nouveau savoir, ces nouvelles recommandations avant de prendre action. Actions délicates on l’a dit, que certains préféreraient voir postposées au moins…. jusqu’à la fin de leur mandat. Certains représentants du secteur privé ont clairement appuyé cette proposition au cours du « pré-sommet » de Rome tandis que les Gouvernements se montraient plus discrets.


À l’exception de quelques rares individus affirmant que le système (alimentaire) dans lequel nous vivons est le bon puisqu’il a permis un enrichissement global de la population au cours des derniers siècles, la plupart des participants au « pré-sommet » de Rome ont affirmé en chœur qu’il faut changer de système alimentaire.


Il est nécessaire de sortir des impératifs économiques découlant d’un système alimentaire basé uniquement sur le profit et manquant de respect pour la planète et ses habitants ont affirmé certains participants. À cet égard, la problématique des droits humains et du droit à l’alimentation a certainement été omniprésente à travers les discours, les débats et les discussions démontrant être à la fois un des piliers fondamentaux de la réflexion sur les Systèmes alimentaires et un point ne faisant pas l’unanimité des parties présentes. Ce manque d’accord à mon avis est souvent dû à une incompréhension des problématiques liées en particulier au droit à l’alimentation qu’il convient dès lors d’expliquer et de réexpliquer inlassablement.


« Nous allons dans le mur » et donc nous ne pouvons continuer de la sorte sans changements fondamentaux, ont affirmé la plupart des participants au « pré-sommet ».


Que sortira-t-il de la confusion actuelle ?


Malheureusement, au-delà de cette quasi-unanimité règne une certaine confusion. Dans le cadre de la préparation du Sommet, de nombreuses coalitions ou alliances se sont créées qui regroupent des personnes et institutions ayant des intérêts communs.


Les producteurs agricoles vivent mal le fait de perdre le rôle principal d’autant plus que nombre d’entre eux considèrent, non sans raison, que leur situation actuelle est inacceptable. « Les producteurs agricoles ne sont pas le problème, ils sont la solution », affirmait l’un de leur représentant au « pré-sommet ». En fait, ce sommet a peut-être pour objet de faire comprendre qu’ils ne sont ni l’un ni l’autre. Mais sont-ils prêts à mettre en œuvre des changements et à remettre en question des habitudes parfois présentées comme savoirs ancestraux un peu idéalisés grâce à la présence de représentants des peuples autochtones ? Ces laissés-pour-compte du monde moderne représentent aussi un modèle peut-être désuet, mais combien utile d’un monde où effectivement le système alimentaire se réduit aux producteurs et aux consommateurs, voire même aux seuls producteurs et à leur autoconsommation !


Les femmes, main-d’œuvre principale dans la production agricole se regroupent justement pour défendre leur droit à l’avancement dans un monde plus juste.


Les jeunes à qui les portes ont été ouvertes se regroupent pour partager leurs rêves et leurs espoirs. Eux aussi veulent un monde meilleur et plus juste.


Les consommateurs disposant d’associations parfois influentes se regroupent également pour partager leurs expériences et en tirer des conclusions pour faire évoluer les systèmes alimentaires.


Le secteur privé, représentant autant que possible une myriade d’activités et d’entreprises diverses dont les objectifs et les intérêts ne sont pas toujours compatibles, est bien présent. Elles aussi ont leurs contradictions, et si d’aucuns affirment que bon nombre de sociétés ont commencé de mettre en œuvre des changements afin d’avoir un comportement plus respectueux vis-à-vis de l’environnement, des consommateurs et des travailleurs, on constate qu’elles aussi ont des difficultés pour aboutir à une position commune et qu’il est probable que, comme ailleurs, leur engagement final, qui sera présenté au Sommet en septembre, sera un compromis sans beaucoup de substance ne les engagent finalement à pas grand-chose.


Les nutritionnistes dont on a montré ci-dessus comment ils avaient été exclus du débat depuis la création de la FAO après la Seconde Guerre mondiale veulent rattraper le temps perdu. On leur a concédé de ne plus parler de Sécurité alimentaire sans parler de « la Sécurité alimentaire et la nutrition », laissant presque sous-entendre que l’on pouvait imaginer une sécurité alimentaire sans une nutrition adéquate, ce qui est absurde. Les nutritionnistes, au sommet de Rome, ont parlé de remettre la nutrition au centre des systèmes alimentaires.


Mais tous veulent être au centre.


Nombreux sont les autres groupes, coalitions et alliances qui font un travail interne très utile. La « Food Coalition » regroupe une quarantaine de pays, nous rappelle Mario Draghi, Président du Conseil italien. De telles alliances regroupent aussi des individus et collectivités préoccupés par le changement climatique, la situation des enfants, la santé, l’utilisation des subsides alimentaires, l’éducation, etc.


Contestations et dissensions


Le « pré-sommet » a aussi eu droit à ses contestataires. Le « Mécanisme de la Société Civile » est une extraordinaire réussite rassemblant des milliers d’organisations non gouvernementales qui ont réussi, en participant aux travaux du Comité de la Sécurité alimentaire mondiale, ce que les quelque 200 États ne réussissent pas pour leur Conseil de Sécurité, à savoir, s’entendre sur une structure et une gouvernance commune.


Certains des membres du CSM se sont désolidarisés de ce « pré-sommet » en affirmant qu’ils ne pouvaient accepter la mainmise des entreprises privées sur les processus ni d’ailleurs leur participation aux processus sur pied d’égalité avec les gouvernements alors qu’ils sont responsables de nombreux problèmes que le Sommet est censé résoudre, qu’ils rejetaient des systèmes basés sur les profits plutôt que sur les droits humains, qu’ils reprochaient un manque de transparence et une inclusivité fictive ne donnant pas la parole aux victimes des systèmes alimentaires.


Ceci n’est pas sans rappeler le « contre-sommet » de la Société civile organisé par les ONG en 1996 dans les anciens abattoirs de Rome tandis que les représentants des gouvernements participaient au Sommet mondial de l’alimentation dans les locaux de la FAO à quelques centaines de mètres de là. Ce « contre-sommet » avait donné naissance au concept de « Souveraineté alimentaire », toujours source de discussions utiles. Il faut reconnaître que depuis 1996 d’énormes progrès ont été accomplis dans le domaine de la gouvernance en particulier grâce au rôle exemplaire en ce domaine joué par le Comité de la Sécurité alimentaire mondiale.


Parmi les « contestataires », on trouve également IPES-Food, le Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires.


Ce groupe, qui joue un rôle fondamental dans le développement de la connaissance dans le domaine de la Sécurité alimentaire, a décidé de se retirer du processus de préparation du Sommet mondial. Il s’agit d’une sonnette d’alarme à prendre fort au sérieux.


Les raisons en sont multiples et méritent de retenir l’attention des États membres et de tous les participants aux processus. Entre autres arguments, IPES-Food explique que les organisateurs du Sommet ont contourné le Comité de la Sécurité alimentaire mondiale en remplaçant un débat démocratique par des modes de décisions de moins en moins transparents. Le Panel fait également remarquer que les règles d’engagements du Sommet ont été déterminées par un petit groupe d’acteurs. Le secteur privé, les organisations au service du secteur privé (notamment le Forum économique mondial) et un groupe limité d’experts ont lancé un processus et défini l’ordre du jour. En conséquence, l’accent a été mis sur des « solutions innovantes », évolutives, commerciales et favorables aux investissements. Le Panel souligne également les tentatives, mentionnées plus haut, pour promouvoir un nouveau groupe scientifique, un « GIEC pour l’alimentation », qui saperait le groupe d’experts de haut niveau (HLPE) et le Comité de la Sécurité alimentaire mondiale qu’il sert et qui présenterait des lacunes à plusieurs égards. IPES-Food fait remarquer que toutes ces incohérences affaiblissent le travail effectué de bonne foi par la plupart des acteurs du processus de préparation du Sommet [lire le texte d'IPES-Food en anglais].


Il convient de prendre fort au sérieux ces mises en garde d’autant plus que l’étape préliminaire du « pré-sommet » a été franchie sans que ces questions fondamentales n’aient été ni résolues ni d’ailleurs clairement abordées.


Rester vigilants


Il conviendra donc de rester très vigilant dans les semaines qui viennent pour éviter que les forces résultantes de la volonté de certains gouvernements de ne pas prendre de décisions, mêlées aux intérêts du secteur privé, n’aboutissent pas à détourner le Sommet de ses objectifs.


En ce qui concerne la préparation pratique du Sommet, il reste maintenant à développer un dialogue entre les différentes alliances et coalitions pour qu’elles trouvent un langage commun pour aborder le Sommet sur les Systèmes alimentaires de septembre 2021.


Dans ses remarques finales, la Secrétaire générale adjointe des Nations-Unies Amina Mohamed a insisté sur le fait qu’après le sommet, le Comité de la Sécurité alimentaire mondiale, la FAO, le PAM et le FIDA aurait un rôle important à jouer dans le processus de suivi du sommet. Paroles rassurantes ou raisons d’espérer : l’avenir nous le dira.



(29 juillet 2021)


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  1. *George-André Simon est économiste et a travaillé notamment pour la FAO et le PAM. Consultant auprès du Club du Sahel de l’OCDE et de la Commission Européenne, il est cofondateur du Master en « Human development and food security » de l’Université de Rome 3, coordinateur de la sécurité alimentaire à l’ISPI de Milan et enseigne également à Bruxelles et à Nottingham.



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Pour en savoir davantage :


  1. Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires. Site web.

  2. IPES-Food, An 'IPCC For Food’? How the UN Food Systems Summit is being used to advance a problematic new science-policy agenda, 2021 (en anglais).



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Sélection de quelques articles parus sur lafaimexpliquee.org liés à ce sujet :


  1. Opinions : Réflexions personnelles sur les Sommets mondiaux de l’alimentation par Andrew MacMillan, 2021.

  2. Opinions : Le combat pour le futur de l’alimentation par Jomo Kwame Sundaram, 2021.

  3. Opinions : Repenser l’alimentation et l’agriculture – Nouvelles pistes, une revue par Andrew MacMillan, 2021.

  4. Systèmes alimentaires durables : 2021 pourrait être une année charnière pour l’alimentation… ou pas, 2020.

 

Dernière actualisation: juillet 2021

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