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Dernière actualisation: novembre 2012

4 novembre 2012





Systèmes alimentaires et changement climatique


Une étude publiée par le Programme de recherche sur le changement climatique du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI/CGIAR) montre qu’en 2008, le système alimentaire mondial contribuait entre 19 et 29% des gaz à effet de serre  (GES) résultant de l’activité humaine. L’agriculture, elle-même, produit entre 80 et 86% des émission du système alimentaire, soit entre 8 et 14,5 milliard de tonnes équivalent CO2. Ces montants sont du même ordre de grandeur que les estimations faites par des études antérieures. Leur désagrégation donne des indications très importantes sur la contribution des principaux stades du système alimentaire:


- stade de pré-production (production d’engrais, de pesticides et d’alimentation animale): 4-5%

  1. -stade de production:

       . émissions directes: 41-56%

       . émission indirectes (déforestation et dégradation des forêts):      

         24-44%

- stade de post-production (transformation, stockage, conditionnement, transport, réfrigération, etc.): 10-17%




Le rapport qu’alors que la plupart des systèmes de cultures sont des émetteurs nette de GES, certains systèmes d’agro-foresterie étaient des capteurs nets de CO2.


L’importance relative des émissions des différents stades varie selon les pays. Ainsi dans les pays les plus riches, le stade post-production émet une plus forte proportion de GES, et on peut donc s’attendre à ce qu’à l’avenir ce stade soit de plus en plus important au niveau mondial. En Chine, la production d’engrais chimique est une source particulièrement importante de GES.


L’étude s’intéresse également aux conséquences qu’aura le réchauffement climatique sur l’agriculture. Malgré les incertitudes d’une étude prospective dans ce domaine, l’étude affirme que le changement climatique n’affectera pas simplement les rendements, mais aussi la qualité (par exemple le contenu en protéines) et la sécurité des aliments (maladies des animaux, contamination microbienne des produits frais et par les champignons des produits secs qui peuvent occasionner, en plus d’intoxications, d’importantes pertes), ainsi que la fiabilité de leur livraison. Du point de vue de la production, on s’attend à ce que les rendements croissent en zone tempérée et diminuent en zone tropical, ce qui est inquiétant pour la grande majorité des personnes sous-alimentées qui vivent de l’agriculture en zone tropicale. D’une façon générale, ce sont les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables qui auront le plus de mal à s’adapter aux nouvelles conditions et aux chocs qui résulteront du changement climatique.


L’étude propose un certain nombre de pistes pour s’adapter au changement climatique:

  1. - Développer la recherche dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation

  2. - Améliorer les infrastructures dans les pays non industrialisés

  3. - Diversification de la production pour réduire les risques

  4. - Améliorer les techniques post-récolte afin de réduire les pertes ce qui compensera les chutes prévues de production

  5. - Développer des filets de sécurité pour les plus pauvres.


Elle avance aussi des suggestions pour réduire la contribution du système alimentaire au changement climatique, en estimant qu’il est possible de réduire les émissions de moitié (-6 milliards de tonnes équivalent CO2 dont 70% dans les pays à bas et moyen niveau de revenu). Mais mis à part le drainage des rizières, la plupart des solutions proposées ont également de forts désavantages, risques et effets négatifs possible sur la sécurité alimentaire, et l’étude reste excessivement prudente.


Malgré le travail déjà effectué sur la question du changement climatique, l’étude souligne qu’il est essentiel de préciser encore davantage quelles sont les possibilités concrètes d’adaptation et de réduction de la contribution des divers systèmes agraires et alimentaires au changement climatique.

 

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